Propithèque de Coquerel – Sifaka

Les Propithèques, ” Sifaka ” en langue malgache, font partie des lémuriens les plus évolués. Leur museau est plus court que celui des autres lémuriens.
Ce sont des animaux de grande taille, qui pèsent près de quatre kilos. Leur déplacement est radicalement différent de celui des autres espèces : ils se déplacent à la verticale par petits sauts, les bras écartés pour assurer leur équilibre.
Les Sifakas ont la particularité de se mouvoir dans les arbres épineux de la forêt sèche. Ils peuvent faire des sauts de 6 mètres au travers des arbres pieuvres du Sud de Madagascar. Leur biotope se trouve dans les forêts du Sud et de l’Ouest. Les groupes varient de 3 à 10 individus selon les régions. Des groupes de 6 à 8 individus sont les plus fréquemment observés.
Tôt le matin, ils prennent le soleil sur les hautes branches de la forêt, en position assise, les bras écartés pour accumuler le maximum de chaleur. Le Prophithèque de Coquerel vit dans les forêts sèches caducifoliées (à feuilles non persistantes) de la partie Nord Ouest de Madagascar. C’est l’une des plus belles espèces des propithèques. A taille adulte, il pèse entre 3,7 kg et 4,3 kg.
Généralement, c’est une femelle dominante qui dirige un groupe composé de 2 à 6 individus. Au sol, leur déplacement pittoresque est radicalement différent de celui des autres lémuriens. En effet, ils font des petits bonds verticaux, les bras écartés pour assurer leur équilibre, c’est pour cela qu’on les appelle “Lémuriens danseurs”. Ceci est dû à la soudure de la ceinture pelvienne, caractéristique de la famille des INDRIDAE.
Propithèque de CoquerelIls peuvent faire des sauts de plus de 6 m d’arbre en arbre. Les propithèques de Coquerel sont folivores et frugivores, ils se nourrissent donc essentiellement de feuilles et de fruits. Pendant la saison humide, ils mangent aussi des bois morts ainsi que des bourgeons. Parfois, ils se délectent d’écorces d’arbres durant la saison sèche. C’est une espèce de lémurien qui ne boit jamais car elle s’hydrate uniquement de la sève des feuilles, de la rosée du matin qui s’y dépose, ainsi que du jus des fruits qu’elle consomme ; ce qui caractérise les propithèques. Leur période de reproduction se situe entre novembre et décembre, et les naissances (un seul petit par portée) ont lieu en Juin ou Juillet après une gestation de 162 jours.
Au Lemurs’Park, une maman Coquereli a mis au monde son deuxième enfant le 4 juillet. A la naissance, le petit reste accroché en ceinture à sa mère. Après 60 jours il passe sur le dos de sa mère et y reste jusqu’à l’âge de six mois pour parfaire son apprentissage de la vie. Le petit est sevré au bout de 32 semaines. Il atteint sa maturité sexuelle à l’âge de 18 mois. Adulte, il peut se faire expulser pour qu’il puisse créer une nouvelle famille, et ainsi éviter la consanguinité au sein de son groupe d’origine.

Les propithèques de Coquerel possèdent trois cris différents :
“oun! oun! oun!” pour la communication . Ensuite, il émet le son “chic-fac” qui ressemble à un éternuement quand il se sent menacé d’où son nom « sifaka » en malgache. Le cri d’alerte en cas de prédation nous rappelle celui des canards sauvages “couakcouak-couakcouak”. Les espèces de propithèques sont en voie de disparition à cause de la destruction massive de leur biotope et de leur habitat restreint.

La déforestation, la culture sur brûlis, les feux de brousse, ainsi que la chasse intensive pour leur chair, sont plus dangereux que leurs prédateurs naturels (le fosa ainsi que les rapaces qui chassent les nouveaux nés).

Durant les heures chaudes, les Sifakas font la sieste en attendant la fin de journée pour retourner s’alimenter de fruits et de feuilles. Ils ne boivent pas d’eau mais absorbent uniquement le jus des feuilles. Les jeunes plus actifs passent des heures à jouer dans les branches sous l’œil attentif et attendri de leurs parents.
Particulièrement liés à l’existence de la forêt primaire, toutes les espèces de Propithèques sont en voie d’extinction : un projet d’élevage pour ces espèces très menacées semble essentiel et primordial pour leur survie. Les Antandroy (ethnie malgache du Sud) les considèrent comme de lointains ancêtres car leur position au soleil leur fait penser à un homme qui prie.

Pour les mêmes raisons, ils protègent également l’autre espèce de lémuriens commune du Sud, le lémur Catta à queue annelée encore appelé ” maki “.

RAKOTOMALALA Herisoa Luc Alphonse
Guide naturaliste et éco pédagogue au Lemurs’Park

PROPITHECUS COQUERELI (Grandidier 1867)
Propithèque de Coquerel Sifaka, Tsibahaka (Malagasy)
Crédit photos : F G Grandin – Teza Tam Tam – Lemurs Park

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